A Second Life for the Mobilier National’s Pieces
BY SOPHIE DE SANTIS
Isabelle de Ponfilly and her daughter, founders of Source Édition, unearth furniture from the 1950s to the 1970s, which they reissue and sell to an informed clientele but also — and above all — to newcomers.
To be able to own a reissue of an iconic piece, to draw from the collections of the Mobilier National without breaking the bank? It’s a dream for many postwar design enthusiasts. This extremely fertile period, from the 1950s to the 1970s, was embodied by numerous talents — among the most famous, Jean Prouvé and Pierre Paulin. While some pieces can be found at dealers, flea markets or antique fairs, their provenance and authenticity are not always guaranteed, and their prices have often become inaccessible as the market has skyrocketed in recent years. With Source Édition, Isabelle de Ponfilly and her daughter Joséphine Bursacchi have taken on the challenge of bringing back to light pieces long dormant in the archives of the venerable Garde-Meuble, which for over three centuries has preserved, restored and maintained around 100,000 furniture and textile objects destined for the furnishing of presidential residences and official palaces. In their brand-new showroom on Rue d’Aboukir, near Place des Victoires in Paris, the mother-daughter duo targets an informed clientele but also — and especially — newcomers wishing to acquire a high-quality reissue of a retro piece they won’t find anywhere else. Among their discoveries is a prototype of the armchair from the Dialogue collection, originally designed for the Ministry of Health and Social Affairs. It notably furnished the office of Simone Veil. This sleek, versatile lounge chair (priced at €2,950), designed by André Monpoix in 1967 and never before produced, can be combined in several ways to form a bench. The structure is made of wood, the sides are lacquered white, and the fabric is a water-repellent velvet made in Italy.
Tight Margins to Stay Affordable
“Before each reissue, we always seek the authorization of the rights holders,” emphasizes Isabelle de Ponfilly, who is very meticulous about such details. Another unearthed piece: TU-TU, a small coffee table (€1,500) that can also serve as an ottoman when a cushion is added. This 1968 creation, made of wood and signed by Turenne Chevallereau (known for designing the Longchamp logo, was one of the first flat-pack furniture pieces of its time, assembled without tools.“Artisanal and industrial quality, durability, and the transmission of heritage” are the values defended by this seasoned design professional, who spent twenty-six years at Vitra.
Her career is almost flawless. Isabelle de Ponfilly is the youngest of five siblings. Her father, a Polytechnique graduate, was an engineer specializing in explosives, and her mother managed the top clients at Schiaparelli.“I grew up surrounded by beautiful spaces. My parents mixed classical furniture, marquetry, and contemporary pieces,” she recalls. “I had, for a very long time in my bedroom, an orange chair by Joe Colombo from 1968. It was incredibly modern!”After business school, she joined an industrial group where she supervised the workshops — she admits she has always had “a passion for technique” — and later joined Knoll. Seven years later, as a young mother of two daughters, the talented manager was recruited by the Swiss company Vitra. Joining in 1994, she became, in barely four years, Managing Director of Vitra France. She was already distributing reissues of iconic pieces such as the Lounge Chair by Charles and Ray Eames, the molded chair by Verner Panton, or the Standard chair by Jean Prouvé — all commercial successes. Over the years, thanks to her visionary approach and generosity, she built a powerful network within major institutions (MAD, CNAP, etc.), where she remains an active volunteer member.But in 2020, during the pandemic, she decided to leave Vitra to embark on a new adventure: Source Édition. Today, at 62, with a slender figure and undiminished motivation, she supports and advises her daughter Joséphine, 31, a specialist in postwar design. Two generations, two journeys, and a shared passion for heritage and craftsmanship. “We wanted a showcase and a space to welcome everyone,” they explain. In addition to their partnership with the Mobilier National, the two women also present their favorites, such as the reissue of the Jumelles lamp (1970) by Ben Swildens, composed of mouth-blown glass globes and brushed aluminum (€990).“We keep our margins as tight as possible to remain affordable, while maintaining the quality and high standards of European manufacturing,” they emphasize.
Source Édition, 23 Rue d’Aboukir, Paris 2nd, and at Le Bon Marché.
Une seconde vie pour les pièces du Mobilier national
PAR SOPHIE DE SANTIS
Isabelle de Ponfilly et sa fille, fondatrices de Source Edition, exhument des meubles des années 1950 à 1970, qu'elles rééditent et vendent à une clientèle avertie mais aussi et surtout à des néophytes.
S'offrir à la réédition d'une pièce iconique, puiser dans les collections du mobilier national, sans se ruiner ? C'est le rêve de beaucoup de passionnés de design de l'après-guerre. Cette période extrêmement fertile des années 1950 à 1970, est incarnée par de nombreux talents, de Jean Prouvé à Pierre Paulin, parmi les plus connus. Si l'on trouve certains meubles chez le marchand, des puces ou dans les brocantes, leur provenance et leur authenticité ne sont pas toujours avéré, ou leur prix totalement inaccessible, temps le marché s'est emballé ces dernières années. Avec Source Édition, Isabelle de Ponfilly et sa fille Joséphine Bursacchi font le pari de faire reconnaître des pièces jusqu'à leur dormantes dans les archives du vénérable garde-meuble, qui, depuis plus de trois siècles, conserve, restaure, et entretient environ 100 000 objets de mobilier et de textile, destinés à l'ameublement des résidences présidentielles et des palais officiels. Dans son tout nouveau showroom de la rue d'Aboukir, près de la place des Victoires à Paris, le duo, mère-fille, cible, une clientèle, avertie, mais aussi, et surtout des néophytes qui souhaitent acquérir la réédition de qualité d'une pièce rétro qu'ils ne trouveront pas ailleurs. Parmi leurs découvertes, un prototype du fauteuil de la collection Dialogue, conçu à l'origine pour le ministère de la Santé et des Affaires sociales. Il a notamment meublé le bureau de Simone Veil. Cette chauffeuse aux lignes épurées polyvalente (vendue 2950 €), conçue par André Monpoix en 1967, et jamais éditée, peut se combiner de plusieurs manières jusqu'à composer une banquette. La structure est en bois, les côtés laqués blancs, et le tissu, velours déperlant, fabriqué en Italie.
Serrer les marges pour rester abordable
"Avant chaque réédition, nous demandons l'accord des ayants droit", souligne Isabelle de Ponfilly, très scrupuleuse de ces détails. Autre pièce débusquée : TU-TU, la table basse d'appoint (1500 €) qui peut aussi servir de pouf quand on y ajoute un coussin. Cette création de 1968, en bois, signée Turenne Chevallereau (connu pour avoir dessiné le logo de la marque Longchamp) et l'un des premiers meubles en kit de l'époque, qui se monte sans outil. "La qualité artisanale et industrielle, la durabilité et la transmission du patrimoine" sont les valeurs que défend cette professionnelle aguerrie du monde du design, qui a passé vingt-six ans chez Vitra.
Sa carrière ressemble à sans-faute. Isabelle de Ponfilly, est la dernière d'une fratrie de cinq enfants. Son père, polytechnicien, est ingénieur, spécialiste des poudres, explosives, sa mère, responsable des meilleures clientes chez chez Schiaparelli. "J'ai grandi dans l'amour des lieux. Mes parents ont mélangé le mobilier classique, la marqueterie et le contemporain, se souvient-elle. j'ai eu très longtemps dans ma chambre, une chaise orange de Joe, Colombo, 1968. C'était extrêmement moderne !" Après une école de commerce, elle rentre dans un groupe industriel où est le supervise les ateliers – elle avoue avoir toujours eu "une passion pour la technique" -, puis intègre la maison Knoll. Sept ans plus tard, alors qu'elle est jeune maman de deux filles, la brillante gestionnaire est engagée par le suisse Vitra. Entrée en 1994, elle devient, en à peine quatre ans, directrice générale de Vitra France. Elle y diffuse déjà les rééditions de pièces iconiques comme la Lounge Chair de Charles et Ray Eames, la chaise moulée de Verner Panton ou encore les chaises Standard de Jean Prouvé. Tous des succès commerciaux. Au fil des années, grâce à son travail de visionnaire, et sa générosité, est le développe un puissant réseau dans les institutions.(MAD, CNAP...) dont elle est membre bénévole. Mais en 2020 pendant la pandémie, elle décide de quitter Vitra pour se lancer dans une nouvelle aventure : Source Édition. Aujourd'hui, à 62 ans, silhouette svelte et motivation intacte, elle épaule et conseille sa fille Joséphine, 31 ans, spécialiste du design d'après guerre. Deux générations, deux parcours, et une passion commune pour le patrimoine et l'artisanat. " Nous voulions une vitrine et un salon pour accueillir tout le monde" précisent-t-elles. Outre le partenariat avec le Mobilier national, les deux femmes proposent des coups de cœur, telles la réédition de la lampe Jumelles.(1970) de Ben Swildens, composé de globes en verre, soufflés à la bouche et aluminium brossé à 990 €" nous serrons au maximum les marges pour rester abordable, tout en respectant la qualité et l'exigence de fabrications européennes", précisent-elles.
Source Édition, 23 rue d'Aboukir, Paris 2e, et au Bon Marché.



